Le jour où Ryanair sera à Roissy
ou Orly Car,
si la compagnie à bas coûts irlandaise continue
ce qu'elle vient de débuter en se posant
sur les aéroports
principaux de Bruxelles, Rome et Barcelone, le danger pour Air France
sera autrement plus grand
que la présence, certes subventionnée
de Ryanair sur les petits aéroports français,
dont
on peut d'ailleurs relativiser l'impact pour Air France. Cette dernière
a toujours estimé que,
même si Ryanair n'était
pas en concurrence frontale avec elle, elle lui prenait des voyageurs
qui auraient très bien pu voyager sur ses lignes vers d'autres
destinations. Bien entendu, l'argument se tient, même si,
cependant,
une partie non négligeable de la clientèle de la compagnie à bas
coûts,
ne voyagerait tout simplement pas sans les bas prix
de Ryanair.
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Imbattable sur le plan des coûts
Car, il ne faut pas s'y méprendre,
en termes de coûts, Ryanair est imbattable en Europe.
Si un grand nombre de routes exploitées aujourd'hui par la compagnie
irlandaise ne sont rentables
que par l'apport des aides financières des collectivités locales,
ce n'est pas tant pour une mauvaise
qualité opérationnelle ou d'une mauvaise gestion de coûts
que par l'absence d'un marché "naturel"
suffisant sur des lignes parfois « improbables ». Sa présence
sur les grands aéroports risquerait de faire des dégâts.
A condition que la compagnie parvienne à opérer une autre métamorphose
:
celle d'une compagnie plus proche du client, plus humaine, capable d'offrir
quelques services suffisants
pour attirer les hommes d'affaires. Bref, changer d'image en passant d'une
compagnie spartiate
à
une compagnie plus proche du modèle Easyjet. Un simple
regard sur le nouveau site internet est édifiant.
A l'ancien site style d'un "cheap" assumé avec des discounts
partout et des couleurs pétantes,
s'est substitué un site sobre, plus pratique et plutôt élégant.
Pour autant Ryanair part de très loin.
S'approprier une culture du client quand, pendant deux décennies, on
n'a pas jugé bon de le faire,
prendra énormément de temps. Surtout si la direction ne parvient
pas à mobiliser son personnel sur ce thème,
qui ne pourra passer que par un assouplissement de sa politique sociale.
On n'en est pas là bien entendu.
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